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Cocooning
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Hygge. La nouvelle convivialité

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Cocooning social

Un nouveau besoin de cohabitation, d’insouciance, de convivialité et de confiance éveille toujours d’avantage l’intérêt des gens pour le cocooning social. La sensation d’appartenance et la création d’un lieu de bien-être relèguent au second plan l’égocentrisme et la culture des sorties.

Avez-vous déjà reçu votre dose quotidienne de câlins?

Dans un monde toujours plus informel, virtuel et rapide, le besoin de réelle empathie, de communication sincère et de contact authentique dans une atmosphère détendue ne cesse de croître. Cette nouvelle forme de cohabitation est pratiquée indépendamment du revenu, mais aussi de l’âge, du sexe ou de l’origine. Plus rien ne nous empêche de nous retirer en toute simplicité dans un lieu douillet, attractif pour quelques motifs que ce soit. Le cocooning, ou le retrait entre ses quatre murs, gagne en popularité.

Après une période intense, au cours de laquelle les gens étaient peu en contact avec eux-mêmes ou avec leurs proches en face à face, la vague de la pleine conscience a conduit à l’extériorisation du MOI et de la recherche intérieure, aboutissant à de véritables moments de résonnance dans le NOUS. Pour donner naissance à de tels moments, il faut se retrouver dans un lieu procurant une sensation d’appartenance.

Le feu de camp du 21e siècle

Le cocooning social est une nouvelle mentalité de feu de camp centrée sur la rencontre de gens, axée sur les contacts, dans l’atmosphère douillette d’un salon. Le caractère actuel du cocooning social se reflète notamment dans la liste des «mots de l’année 2016» du dictionnaire anglais Collins («Top 10 Collins Words of the Year 2016», collinsdictionary.com, HarperCollins Publisher).

Le cocooning social, phénomène de résonnance face au sentiment d’incertitude dans le monde

Le cocooning social peut être considéré comme une réponse à la situation mondiale politique et économique en pleine mutation. Comme c’est souvent le cas des phénomènes de mode sociaux, tout a commencé par une tendance alimentaire. Lassés par la culture des sorties avec son offre démesurée de stands de nourriture et alternatives gastronomiques, les gens ont commencé à se concentrer sur les processus sociaux et créatifs de la préparation des mets. Se retrouver dans une cuisine revêt depuis la nuit des temps un aspect chaleureux. La conception ou l’idéalisation des familles nombreuses au 21e siècle accentue encore cette idée. Le cocooning social va au-delà des rencontres en famille, c’est davantage qu’un besoin de faire partie d’une «tribu», ce sont des liens qui renforcent, des oreilles qui écoutent, un réseau social.

Le cocooning social est une nouvelle forme de cohabitation

Le cocooning social va bien au-delà du feu de cheminée, des bougies, des biscuits ou de la fabrication de pain et du tricot. Loin d’être exclusivement une tendance alimentaire, il n’a rien à voir non plus avec le thème de la culture de l’habitat au sens propre. L’élément essentiel est toujours la relation avec son vis-à-vis, laquelle n’a rien d’une réunion aléatoire. Le moment partagé dans le cadre du cocooning social ne repose pas forcément sur le dialogue. Il s’agit d’un moment de partage qui peut aussi se passer de paroles et apporter une grande résonnance.

Les Slow Reading Clubs, qui se réunissent régulièrement dans des cafés pour lire ensemble, tout simplement, peuvent aussi être considérés comme une forme d’activité de cocooning social dans un cadre public. On y apporte le livre que l’on est en train de lire. Cette idée, née en Nouvelle-Zélande et qui consiste à lire conjointement sans se laisser distraire au lieu de vérifier sa boîte de réception ou de surfer sur Facebook, a évolué peu à peu pour former désormais une communauté internationale (slowreadingco.com).

Le cocooning social ne s’oppose pas à la technique

La connectivité est bien entendu un élément du cocooning social. Ce sont précisément les technologies modernes qui transforment notre maison en un lieu permettant les contacts avec notre environnement. De même la mobilité grandissante de la société et nos déplacements rendent le phénomène du cocooning social si intéressant. Le souhait de l’homme de pouvoir plonger dans un groupe social existant, qu’il n’est pas nécessaire de laborieusement constituer, auquel il peut accorder sa confiance sur la base des évaluations et critiques devient la clé de la société de critique et de son besoin de reconnaissance sociale. Et cela dans le monde entier, dans des lieux dans lesquels nous n’avons encore jamais séjourné. Le succès des offres d’Airbnb, de co-living et de co-working illustre bien à quel point la connectivité et le contact réel se recoupent.

Le cocooning social de demain

Contrairement aux termes importés comme «Hygge*», qui courent le risque d’être instrumentalisés par le marketing et les médias, le «cocooning social» s’explique parfaitement par le besoin fondamental lié au sentiment d’appartenance. Il s’agit de l’attitude consciente, créative face aux choses, aux gens, aux situations en lien avec un élément social. Pour l’avenir de la société, toutes les micro-sociétés qui fonctionnent, dans lesquelles l’individu trouve sa place, pour prendre un peu de recul par rapport à son quotidien tout en se ressourçant dans l’interaction – indépendamment du fait qu’il s’agisse d’une personnalité extrovertie ou introvertie – seront nécessaires.

Le cocooning social gagnera en popularité, car il est d’une part très simple à mettre en œuvre et d’autre part soutenu par les autres développements sociaux et politiques actuels: il est clair qu’une vie publique ressentie comme menaçante contribue aussi à ce que les gens se retirent dans leur environnement privé.

Extrait de l’étude «Die neue Achtsamkeit», Zukunftsinstitut.de | Anja Kirig

 

* du danois, «tranquillité, chaleur, convivialité». Voir aussi visitdenmark.de

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