Le craving ou le désir irrépressible

Le terme de «craving» s’applique lorsque l’on ressent une envie irrésistible de consommer un aliment spécifique, que l’on est pris d’un désir intense pour un aliment sucré, salé, d’un goût particulier ou même d’un aliment défini. Il s’agit d’un désir débridé pour quelque chose de spécifique. Mais d’où vient ce désir? Nous avons étudié cette question et interrogé, d’une part, la nutritionniste Charlotte Weidmann de la Société Suisse de Nutrition (SSN) et, d’autre part, la psychologue de l’alimentation Ronia Schiftan, également de la SSN.

Que dit la nutritionniste?

Notre corps signale une fringale lorsque la courbe de glycémie, c’est-à-dire notre niveau d’énergie, est trop bas. Un rythme de repas régulier aide à prévenir ce phénomène, tandis que sauter des repas pour économiser des calories, par exemple, augmente l’envie de manger. Un rythme alimentaire régulier se compose de trois repas principaux et, si nécessaire, d’une ou de deux collations entre les repas. Si vous n’êtes pas du matin, il n’est pas nécessaire de vous forcer à prendre le petit-déjeuner, mais assurez-vous de faire le plein d’énergie en cours de la matinée.

Si le petit-déjeuner est composé de quelques cuillerées de yaourt, d’un café ou d’un thé et d’un verre de jus d’orange, le dix-heures sera plus riche, par exemple avec du pain et du fromage ou un muesli. Notre organisme nécessite environ 20 minutes pour percevoir une sensation de satiété. C’est pourquoi il est important de prendre son temps en mangeant et d’en profiter avec tous les sens.

Si le déclencheur d’une fringale n’est pas la faim, mais juste une envie, l’ennui, la frustration ou la pure habitude, il est judicieux de se confronter consciemment à la cause de cette émotion. 

Que dit la psychologue ?    

Les mots «avidité» et «fringale» évoquent pour moi une condamnation morale. C’est intéressant de voir à quel point l’alimentation est moralisée. Le fait de contrôler cette pulsion irrépressible est un véritable défi. Par le contrôle que nous nous imposons, nous réprimons un besoin qui s’est en fait développé naturellement. Nous devons donc tout d’abord clarifier la nature de ce besoin. Est-ce que j’ai envie de quelque chose? Ou faim? Ai-je tendance à considérer la nourriture comme récompense? Il peut être utile de s’observer quand on est pris par une envie de manger, de faire une pause en pleine conscience et de s’écouter. Il ne s’agit en aucun cas de porter un jugement, mais simplement d’observer. Comment l’envie survient-elle? Quand est-ce que je perds le contrôle sur mon alimentation?

Si vous avez l’impression de manger trop ou de grignoter de façon incontrôlable, il peut être utile de planifier des repas fixes, de trouver un rythme, de penser à faire des pauses, de respirer profondément et d’être à l’écoute de votre corps. Vous percevrez alors plus facilement la sensation de satiété.