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Stille
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Chuuut…

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De l’importance du silence pour le cerveau

Le monde ne dort jamais, les câbles et les satellites ne dorment jamais. Tout devient de plus en plus fort, de plus en plus intense, de plus en plus rapide. Mais notre cerveau n’est pas fait pour cela, il date d’une époque où il y avait des feux de camp, un ciel étoilé et du calme. La vie d’aujourd’hui, par contre, est comme si nous avions un énorme entonnoir dans notre cerveau où l’on déverse sans cesse des tonnes de sons, d’images, de données, de sollicitations et d’incitations. C’est trop, beaucoup trop. Résultat: tout cela finit par nous sortir par les oreilles, nous sommes stressés, déconcentrés, nerveux, épuisés, et parfois malades.

Le silence nous libère du stress et de la tension

Les bruits forts augmentent notre tension artérielle, le risque de crise cardiaque est alors accru et ils affectent notre santé dans son ensemble. Ils activent l’amygdale dans le cerveau, qui libère alors l’hormone du stress, le cortisol. Le Dr Craig Zimring, psychologue de l’environnement, a également constaté ces effets en 2004 dans la salle d’accouchement d’une maternité: plus il y a de bruit, plus les bébés sont stressés et malades et moins ils dorment bien.

Le silence a un effet contraire. Selon une étude de 2006, même deux minutes de silence peuvent nous détendre, abaisser notre tension artérielle et stimuler la circulation sanguine dans le cerveau, et ce bien mieux que toutes les musiques relaxantes du monde.

Le silence permet de nous ressourcer

Puisque des stimuli sont envoyés en continu à notre cerveau, cela lui fait le plus grand bien quand ce courant est interrompu. S’il le pouvait, il bondirait de joie!

Le traitement ininterrompu des stimuli représente une énorme sollicitation pour le cortex préfrontal, notre capacité d’attention en souffre ainsi que notre aptitude à traiter des informations complexes, à prendre des décisions et à résoudre des problèmes. Moins nous donnons de répit au cerveau, plus il se fatigue et se démotive et plus il est susceptible de se laisse distraire.

Ainsi, selon certaines études, les enfants dont le domicile ou la salle de classe se trouve à proximité d’autoroutes, d’aéroports ou de voies ferrées lisent moins bien et leurs capacités cognitives et linguistiques se développent plus lentement.

La bonne nouvelle: selon la théorie de la restauration de l’attention, nos ressources cognitives se rétablissent lorsque nous entrons dans un environnement qui nous confronte à moins de stimuli que d’habitude. Une promenade au parc, descendre cinq minutes à la cave et y regarder un mur, peu importe: l’essentiel est d’offrir une courte pause au cerveau.
 

«Le silence est l’élément dans lequel se façonnent les grandes choses.»

Thomas Carlyle, essayiste et historien écossais (1795-1881)
 

Le silence permet une réflexion plus créative et de meilleure qualité

Dans le cerveau, il existe un Default Mode Network («réseau d’état au repos» ou «réseau standard»). Il s’agit d’un groupe de régions du cerveau qui deviennent actives parce qu’il n’y a pas de tâche spécifique à résoudre et qu’elles ne sont pas stimulées par des stimuli tels que des sons. Par exemple, lorsque nous méditons, laissons libre cours à notre imagination ou que nous laissons simplement vagabonder nos pensées.

Dans ce mode, nous pouvons mieux accéder à nos émotions et à nos souvenirs, à nos idées et à nos pensées. Réfléchir devient alors plus simple. Nous reconnaissons plus facilement le sens des choses – les interconnexions dans notre vie – et pouvons mieux nous mettre à la place des autres. Nous sommes aussi plus créatifs.

Le cerveau grandit grâce au silence

Oui, vraiment! De nouvelles cellules cérébrales se forment (mais rassurez-vous, il ne deviendra pas non plus énorme!).

En 2013, une étude sur des souris a été réalisée, dans le cadre de laquelle l’influence de différents sons sur le cerveau des rongeurs a été étudiée: les bruits ambiants, en particulier les sons aigus, le jappement d’un chien et le silence. En fait, le silence ne devrait servir que de caractéristique distinctive du groupe témoin. Or les chercheurs ont découvert que deux heures de silence par jour permettaient à de nouvelles cellules de croître dans l’hippocampe des souris, la région du cerveau qui est liée à l’apprentissage, à la mémoire et aux émotions. Les nouvelles cellules du cerveau ont rapidement trouvé leur chemin vers les autres parties du cerveau et ont été capables de prendre en charge les fonctions du système.

Pour apprécier des instants de silence, nous n’avons pas besoin d’émigrer en Sibérie. Il suffit de vouloir échapper au bruit de temps en temps. Alors: chuuut!

 

SOURCE: Mymonk.de

 

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