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Die Periode enttabuisiert
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Les règles des femmes

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4 Min.

Faire tomber le tabou

Un travail de bachelor avec effets secondaires.

Les règles! Alors que ce mot évoque des douleurs lancinantes dans le bas-ventre pour de nombreuses femmes, la plupart des hommes font la sourde oreille. Les règles? Cela ne me concerne pas!

En ce moment même, plus de 330 millions de femmes ont leurs règles dans le monde. C’est un fait. Bien que huit femmes sur dix souffrent de douleurs menstruelles parfois sévères en Allemagne, seulement une femme sur cinq en parle à son partenaire. Dans les pays en voie de développement comme le Bangladesh, jusqu’à 70% des ouvrières d’usine ne vont pas au travail pendant leurs règles. En Inde, neuf filles sur dix ne vont pas à l’école pendant cette période de saignements menstruels. Dans le même temps, environ 45 milliards de tampons et de serviettes hygiéniques finissent chaque année à la poubelle – la plupart ne sont que faiblement biodégradables. Et cela ne nous concerne pas?

«Ce sujet ne convient pas du tout. C’est une sorte de sujet tabou.»

Bureau de coordination de l’université


Oser aborder un sujet tabou

Lorsque j’ai voulu annoncer mon travail de bachelor sur le thème «Menstruation et tabou» à l’université, la coordinatrice m’a vivement déconseillé de le faire. «C’est une sorte de sujet tabou», m’a-t-elle dit.

Bien qu’essentielle à l’existence humaine, la menstruation ne jouit pas d’une image favorable. Cela est dû à des idées reçues qui circulent de génération en génération depuis plusieurs millénaires, mais aussi à des mythes religieux et à des absurdités scientifiques.

Pendant plus de 2000 ans, personne n’a vraiment su expliquer le sens de ces mystérieux saignements mensuels. On en est donc venu à la conclusion qu’ils étaient superflus (Hippocrate, vers 400 av. J.-C.), toxiques (Paracelse, 1566) et qu’il valait mieux ne pas admettre de femmes à l’université (Dr Edward Clark, 1874).

Selon Sainte Hildegarde de Bingen (église catholique romaine), les règles doivent être considérées comme une punition pour la transgression d’Ève. Et dans l’Ancien Testament, on peut lire que les femmes qui ont leurs règles doivent être exclues de la société pendant sept jours pour des raisons de sécurité à cause de leur «état impur» et que deux jeunes pigeons doivent être sacrifiés.

Préjugés et inconvénients pour les femmes

Pas plus tard que dans les années 1960, des femmes ont perdu leur emploi parce qu’on supposait qu’elles avaient causé des dommages matériels du fait des émanations de la peau dues aux règles. Et même en 2015, l’idée d’élire une femme présidente a publiquement été remise en question: qu’arriverait-il si «pendant cette période» il lui venait à l’esprit de faire exploser une bombe nucléaire à cause de sa frustration liée aux règles!

Au Népal, 95% des filles sont encore confrontées à de graves restrictions en matière d’éducation, de vie quotidienne et de vie sociale au début de leurs règles – certaines sont envoyées dans des «cabanes de menstruation» pendant sept jours au maximum, car elles sont considérées comme «impures».

Une femme sur deux dans le monde se sent mal à l’aise dans certaines situations sociales pendant ses règles. Et une femme sur quatre a déjà manqué l’école, le travail ou un événement – par honte.

Il est temps de faire tomber ce tabou!

Pour finir, j’ai réussi à convaincre ma haute école; le tabou des règles n’implique pas seulement des facteurs écologiques, sociaux et médicaux. Il a également un impact sur la dignité de la femme. Il est grand temps de faire tomber ce tabou et de parler ouvertement de ce sujet important.

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