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Mobbing
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Plus rien n’est comme avant.

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Le mobbing peut changer une personne

«Seules les personnes difficiles et instables ayant une faible estime d’elles-mêmes peuvent être des cibles de mobbing.» C’est le genre de phrases que l’on entend encore de temps en temps. Or, c’est plutôt le contraire. Les personnes engagées sont beaucoup plus facilement la cible d’attaques que celles qui sont faibles. C’est un fait: tout conflit qui ne peut être résolu facilement entraîne une charge psychosociale considérable pour les personnes concernées.

Même des personnes en bonne santé peuvent être touchées

Même des personnalités équilibrées et en bonne santé peuvent tomber malades mentalement et physiquement à cause d’une situation prolongée de mobbing.

Si une personne est impliquée dans un conflit pendant une longue période, elle a tendance à sélectionner, filtrer ou  déformer plus que d’habitude la perception de certains événements. Elle n’écoute plus attentivement son vis-à-vis et ne voit que ce qu’elle pense voir. Une vision tunnelisée se développe alors rapidement. La perception est contrôlée par des schémas de pensée, ce qui peut conduire au fait que l’on ne voit que ce que l’on pense. On commence alors à avoir des soupçons. Des malentendus et des interprétations erronées se produisent quant au comportement de son interlocuteur. Ce qui est particulièrement problématique, c’est que les deux parties pensent qu’elles ont raison parce qu’elles sont convaincues que les choses sont exactement telles qu’elles pensent qu’elles le sont.

Le diagnostic du «syndrome du mobbing» comporte quatre étapes: la réaction de stress intense est suivie d’un trouble de stress traumatique (dépression, doute de soi, sentiment de culpabilité, évitement, troubles du sommeil, pensées obsédantes et étriquées, etc.). Il en résulte un trouble de stress post-traumatique qui, dans le pire des cas, entraîne des changements de personnalité permanents après un stress extrême.

«Le mobbing est l’injection permanente avec surdose de froideur émotionnelle.»

Franz Schmidberger (*1942), journaliste allemand

Les sentiments en pâtissent

Bien sûr, les sentiments sont aussi affectés. En raison de la menace aiguë, la peur devient une émotion qui guide l’action. La victime a l’impression d’être à la merci de la situation, se sent impuissante, méfiante et hypersensible. Elle doute et n’est plus sûre d’elle-même. Pour se protéger, elle se forge une carapace, se renferme sur elle-même ou se coupe de son propre ressenti à cause de l’expérience négative qu’elle vit. De plus, elle perd peu à peu sa capacité d’empathie.

Dans une situation aussi stressante, les instincts de survie sont éveillés, qui déclenchent des schémas de réaction archaïques: combat, évasion ou rigidité. L’ego se concentre de plus en plus sur les besoins sociaux non satisfaits d’appartenance, de solidarité, de reconnaissance, d’estime, etc. Dans une situation aussi complexe et enchevêtrée, sur laquelle les personnes impliquées ont généralement perdu le contrôle, elles ont de plus en plus tendance à recourir à des stratégies utilisées pendant la petite enfance: elles se disputent, tombent malades, se replient sur elles-mêmes ou essaient de tout faire à la perfection de manière obsessionnelle.

Comment venir en aide à une personne touchée?

Ce qui aide vraiment, c’est une thérapie qui met l’accent sur le renforcement de la personnalité et des schémas de comportement. Michael Linden (directeur médical du Centre de réadaptation de Teltow) propose une méthode qui permet d’obtenir de bons résultats thérapeutiques dans le cas d’un trouble aigu du ressentiment. Il s’agit de la thérapie de la sagesse, dans laquelle des «problèmes insolubles» sont présentés et discutés. En traitant des situations conflictuelles appropriées, envers lesquelles le patient a une distance émotionnelle suffisante, il est possible d’acquérir des connaissances et d’aboutir à certains constats, puis de les transposer à sa propre situation de vie. Grâce à un changement de perspective multiple, la capacité d’empathie, la perception et l’acceptation émotionnelles, la distance et la relativisation de soi sont favorisées. Cette méthode est complétée par des éléments dédramatisants et une approche humoristique, qui permettent de mieux gérer le sentiment d’amertume et de faire disparaître l’agressivité qui lui est associée.

 

Source: Psyche-und-Arbeit.de

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