Le chanvre, une plante miraculeuse

Le chanvre est l’une des meilleures sources de protéines. Sa composition en acides gras est de plus idéale. Il est temps de se pencher un peu plus sur cette super plante.

La tendance à l’alimentation végétarienne ne cesse de se développer. 11% des Suissesses et des Suisses suivent un régime végétarien, et environ 3% sont véganes. Ce sont notamment ces personnes qui devraient privilégier les aliments présentant une forte densité nutritionnelle. C’est justement le cas du chanvre, qui pousse dans nos contrées.

Un apport optimal en acides gras

La composition des graines de chanvre est très intéressante. Pour ce qui est des acides gras, non seulement le rapport entre acides gras oméga 3 et oméga 6 est frappant, mais l’huile de chanvre a aussi une teneur en acide gamma-linolénique particulièrement élevée, alors qu’on ne trouve cette substance en quantité notable que dans l’huile fabriquée à partir de graines d’onagre et de bourrache, ou de pépins de grenade et de cassis. Le chanvre contient également de l’acide gadoléique oméga 9, encore plus rare, uniquement présent dans l’huile de jojoba, et ayant des vertus curatives pour la peau.

Un superaliment riche en protéines

La protéine de chanvre continent les huit acides aminés essentiels et est exceptionnellement riche en arginine. Sur Internet, cette protéine est vantée comme source de protéine végétale idéale pour l’alimentation humaine. Certes, la gamme d’acides aminés est intéressante, mais la valeur biologique des protéines du chanvre est inférieure à celle du soja, à cause d’une teneur relativement faible en lysine. La Suisse présentant les conditions de culture idéales pour le chanvre, il est cependant judicieux de remplacer les protéines de soja importées par une protéine végétale écologique, produite dans notre pays.

Sous quelle forme le chanvre est-il transformé?

Le chanvre existe sous forme de tisane, d’huile, de graines, de farine, de muesli, de chocolat aux grains ou aux graines de chanvre, de pâtes, de pesto, de sucette, de bonbon à la menthe, de boisson énergisante, de pop-corn, de barbe à papa, de liqueur, pour ne citer que quelques exemples.

Source: tabula

«Gürgoletsch stunggel.
Malats specia.»

C’est ainsi que les producteurs des Grisons appellent entre eux le chanvre qu’ils cultivent, le nom original restant un secret de fabrication.

Un champ de chanvre en Suisse

«Le chanvre est une plante fantastique à cultiver, parfaitement adaptée au climat des hauteurs suisses», explique Valentin Luzi, responsable du département de l’agriculture à l’Office de l’agriculture et de la géoinformation du canton des Grisons. «Cette plante est peu exigeante, elle pousse à une altitude pouvant atteindre 1500 m, est riche en protéines et présente un bel échantillon de tous les acides aminés essentiels. Elle est donc la solution locale idéale pour remplacer la protéine de soja qui vient de si loin, que ce soit pour les hommes ou les animaux.» Environ 400 kg de protéines de soja peuvent être produites sur un hectare de surface cultivée, contre 250 à 560 kg pour un hectare de chanvre.

Le chanvre est une plante vivace. Il ne nécessite aucun herbicide, résiste aux insectes nuisibles et est facile à entretenir. Actuellement 35 exploitations réparties entre les cantons des Grisons, de Saint-Gall et de Thurgovie et la Principauté de Liechtenstein sont certifiées bio et ont planté du chanvre alimentaire sur environ 50 hectares.